Derrière la porte
Texte et jeu
Isabelle Carré-Legrand
Mise en scène
Marie-José Billet et Isabelle Carré-Legrand
Costumes et accessoires : Catherine Lefebvre
Couture : Annette Six
Construction : Jean-Claude Czarnecka
Production
La Comédie de Béthune
Centre Dramatique National Nord / Pas de Calais
Diffusion
Cie avec vue sur la mer
NOTE D'INTENTION
Alors que le Conseil européen a lancé une campagne anti-fessée, une maman se demande si elle a eu raison de bannir de son éducation cet outil archaïque pour faire obéir son fils. Après avoir claqué la porte afin d'essayer d'arrêter la spirale infernale d'une discussion sans fin entre son rejeton et elle au sujet d'un gilet tricoté par ses soins et non par ceux d'Adidas, comme pourraient en attester les trois bandes blanches, cette maman énervée se retrouve sur le trottoir devant chez elle cherchant ses mots pour renouer le dialogue et par là même rouvrir cette porte qui la sépare de son fils.
Un monologue grinçant drôle et tendre où j'ai voulu donner corps à cette maman en faisant se côtoyer mes mots et ceux empruntés à Rodrigo Garcia, Stanislas Cotton, Italo Calvino, Florence Thinard, Gianni Rodari, Jean-Pierre Siméon et l'incontournable Antoine de Saint-Exupéry pour nous laisser entendre que, peut-être, tout ne se trouve pas dans la consommation « il n'existe point de marchands d'amis », que l'image est peut-être un piège et que l'imagination est une porte ouverte pour inventer le monde de demain. Une façon originale de faire découvrir ou redécouvrir aux jeunes et moins jeunes les textes et les paroles de ces auteurs qui, mis côte à côte, ont des résonances plus que nécessaires à notre époque.
Isabelle Carré-Legrand
Août 2008
NOTE DE MISE EN SCÈNE
Bien sûr le texte nous parle de l'inquiétude que nous sommes en droit d'avoir quand on voit le besoin irrépressible de consommation qui nous guette et qui peut prendre le pas sur la nécessité de faire vivre notre imaginaire. On n'entend parler que de « pouvoir d'achat » comme si, sans vouloir minimiser le fait qu'il est important de gagner suffisamment sa vie pour nourrir sa famille,c'était notre seule quête... et quid du rêve, de l'imaginaire ? Mais le texte ne parle-t-il que de cela ? Non, eu égard à tous ses passages oniriques. La gageure qui se présentait à nous était de concilier cette parole proche du militantisme avec la narration de contes quasi enfantins et ce dans la seule bouche d'une maman. D'ailleurs à qui s'adresse-t-elle cette maman qui soliloque
devant nous?
à son fils absent et boudeur ?
à elle-même ?
à nous public : qui parent, qui enfant ?
Jérémy, ce fils maintenu loin de la scène suite à son altercation avec sa mère, comment lui donner corps malgré tout ? Certes on peut l'imaginer dans ce gilet orange qu'il ne prétend pas mettre à l'école même s'il a été amoureusement tricoté, car ce gilet ne possède pas les trois fameuses bandes blanches d'adidas et consort. Le sujet de la dispute est-il là uniquement dans les trois bandes blanches révélatrices du piège de la société consumériste ? Ou est-il aussi ailleurs dans ce qui n'est pas dit ?... ce qui est si difficile à dire…
Donc nous avons traqué Jérémy que nous savons puni dans sa chambre, nous avons cherché ses traces de l'autre côté de la porte… Jérémy, un pied dans l'enfance et l'autre dans l'adolescence (est-ce ce que nous appelons maintenant la préadolescence ?) il est donc à la frontière de quelque chose : il grandit et commence à avoir des secrets, à ne plus tout raconter, à avoir besoin de livrer ses histoires à quelqu'un d'autre qu'à sa mère… nous avons choisi un livre dans lequel il écrit, livre qu'il cache dans un bidon dans le jardin avec tout son bric-à-brac. Bidon
piégé interdit à la vindicte des parents. Qui n'a pas vu sur la porte de la chambre d'un enfant «défense d'entrer sous peine de mort» ?… pourtant les parents franchissent les portes sans autorisation.
La mère, comme toutes les mamans est parfois un peu magicienne, elle tricote des pulls, fait la lessive, travaille certes mais elle peut aussi réparer des jouets, faire disparaître un chagrin dans un câlin en racontant une histoire, être plus forte que des cauchemars, faire naître un petit renard dans une boule de laine (c'est pas parce qu'on est parent qu'on ne s'invente plus des histoires)… mais pour une maman découvrir que sa magie a ses limites, c'est agaçant. Découvrir son fiston qui s'éloigne, elle savait que ça arriverait ! mais quand ? et comment ça commence ?
« Il n'y a pas d'école des parents, on fait au mieux » mais c'est plus facile en en parlant ? Que ce spectacle soit les prémices au dialogue est ce que nous souhaitons d'où notre envie de nous adresser à un public avant tout familial.
Pour tout décor, au départ juste une porte qui symbolise le dedans et le dehors de la maison mais aussi la frontière entre le réel et l'imaginaire. Cette porte s'ouvre, le passage de l'un à l'autre monde est encore possible… Nous avons travaillé avec Catherine Lefebvre sur un décor et des costumes avec des lignes simples. Petit à petit nous pénétrons dans le questionnement, les appréhensions, la curiosité et l'imaginaire de Jérémy et de sa maman.
Marie-José Billet et Isabelle Carré - Legrand
LE TEXTE EST COMPOSE D'EXTRAITS DE...
Jardinage humain - fragments - de Rodrigo GARCIA
éditions Les Solitaires Intempestifs
Le rapport des enfants sur l'état du monde de Stanislas COTTON
éditions Lansman - La scène aux ados
Marcovaldo ou les saisons en ville
Hiver. Les enfants du Père Noël d'Italo CALVINO
traduit de l'italien par Roland STRAGLIATI
éditions 10/18
Le Petit Prince d'Antoine de SAINT-EXUPÉRY
éditions Gallimard, 1946 pour Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry
Noir destin pour plastique blanc de Florence THINARD
recueil « nouvelles vertes » éditions Thierry Magnier - juin 2005
Histoires à la courte paille - L'aventure de Renaud - de Gianni RODARI
traduit de l'italien par Candido TEMPERINI
éditions Le Livre de Poche Jeunesse
Sermons Joyeux - de la lente corruption des âmes dans la nuit tombante
Contre l'image - de Jean-Pierre SIMEON
éditions Les Solitaires Intempestifs
ÉLÉMENTS TECHNIQUES ET FINANCIERS
Spectacle tout public à partir de 10 ans
Ce monologue "tout terrain" peut se jouer soit en petite salle, soit dans des lieux de vies (salle de réunion, établissement scolaire, bibliothèque...)
Conditions techniques très légères
Durée 50 minutes
Le spectacle est labellisé au titre de l'aide à la diffusion par le Conseil Général du Pas de Calais (Département du Nord : en cours)
> Contact
Caroline Liénard : 03 21 71 92 51 / 06 83 27 05 91 / avecvuesurlamer@wanadoo.fr
Cie avec vue sur la mer 3 avenue Jean Jaurès 62000 Arras
SIRET 388 870 404 00034 / APE 9001Z / Licence n° 2-1024547
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